Dès la première exécution le Vendredi Saint de l’année 1867, cet oratorio suscita une réelle admiration tant pour ses qualités musicales que pour sa poignante description de la douleur. Avec modestie Théodore Dubois commente ainsi dans « Souvenirs de ma vie » l’accueil réservé par le public à l’église Sainte-Clothilde: « le jour de l’exécution arrivé, tout marcha à souahit. Il me fut dit de partout que l’impression avait été très grande. La presse fut en général bienveillante et mon nom commença à sortir un peu de l’obscurité. »
La version de 1867 était écrite pour un orchestre restreint: un quintette à cordes, une flûte, un hautbois, une clarinette, un basson, un cor, trois trombones, une harpe, une paire de timbales et l’orgue: « c’est sous cette forme que l’oeuvre fut exécutée pour la premièr fois à Sainte-Clothilde, à la Madeleine ensuite et ailleurs encore plus tard. »
Cette oeuvre fait partie du patrimoine liturgique québécois depuis nombre d’années. Sans doute introduite ici par des missionnaires français elle était souvent interprétée par de bonnes chorales liturgiques durant la Semaine Sainte. Les Français, quant à eux, l’avaient oubliée ou ne la connaissaient pas. Nul n’est prophète dans son pays!
